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Post by Sollydarling on Sept 25, 2017 13:37:29 GMT -5
Typed the interview from the magazine, google translated it below the French version :
Liam Gallagher - Back to Business
Pourquoi se lancer en solo maintenant ? LG : Car Oasis n'existe plus et que Beady Eye ne tenait plus la route. Je n'étais plus convaincu. Et moi, pour que je continue, je dois être complètement captivé par ce que je fais. Je traversais un divorce plutôt pénible, Andy Bell avait aussi d'autres chats à fouetter. Surtout, le deuxième album de Beady Eye n'a pas été accueilli comme on l'aurait voulu aux Etats Unis. Au bois de quatre ans de déception, j'ai pensé arrêter la musique. Me barrer à Majorque, boire de la bière toute la journée sous le soleil... Jusqu'au jour où j'ai sorti de nulle part "Bold" et "When I'm in Need". D'abord, je les ai jouées à Debby, ma copine. Elle a aimé, alors je les ai fait écouter à des gens du métier. La sauve a tellement bien pris que j'ai signé avec mon nouveau label, qui m'en a demandé encore plus. Je ne me sentais pas d'en pondre autant si vite, alors j'ai accepté de co-écrire des chansons. Une première ! J'ai donc travaillé avec Greg Kurstin, vite et bien, entre Los Angeles et Londres. Back to business.
Ainsi est né As You Were... dont vous semblez très fier. LG : Sincèrement, je pense que c'est un album réussi. Et je me suis remis sérieusement à la musique, ce qui est la principale raison de me réjouir. Avec ou sans succès, ça, on verra après... Mais qu'il est bon de revenir faire du rock'n'roll et faire ce que je veux. Enfermé dans ma coquille, je ne sers à rien, je me meurs. Je ne suis bon qu'à chanter pour les gens.
La vie de groupe ne vous manque pas ? LG : Non. Bien sûr, Oasis me manquera toujours et ses fans aussi, mais la musique que je fais reste dans la même veine. Je ne fais pas du reggae ou de la dance, mais du fookin rock. Et au final, même s'il n'y a que mon nom inscrit sur la porte, je ne suis pas vraiment seul sur scène. Autour de moi, il y a Gem Archer de Beady Eye, Mike Moore, Drew McDonnell, Dan McDougall à la batterie... Et on joue très fort : je déteste les concerts où tu peux entendre les gens parler.
Comment arrivez-vous à communier avec vos influences classiques et à faire des chansons si contemporaines ? LG : Que ce soit bien clair : je ne réinvente rien et je l'assume. Je n'ai pas la prétention de réinventer la musique. Moi, je mets surtout un bon coup de polish, comme d'habitude. Le rock'n'roll, on le décrasse, on l'embellit, mais on ne touche pas à sa fookin substantifique moelle. C'est à dire de la mélodie, de la tendresse et aussi une bonne dose de colère.
Qu'est ce qui vous a inspiré pour l'écriture de ces nouvelles chansons ? LG : Ma culpabilité ! Je sais que j'énerve beaucoup de personnes à travers le monde. Parmi lesquelles mes enfants, leurs mères, mes ex-épouses,... Je ne suis pas un mauvais bougre, pourtant. Mais voilà, j'ai dérapé une fois, deux fois, dix fois. Avec As You Were, je m'excuse d'avoir été une tête de nœud. Et je peux enfin aller de l'avant, cesser de ruminer sur un passé que je ne peux pas changer.
Votez-vous toujours pour le parti travailliste anglais ? LG : Je ne suis pas directement impliqué dans la politique, comme l'est Noel. Ce n'est pas ma tasse de thé. Mais je ne peux pas oublier, même si je n'y appartiens plus, que je viens de la classe ouvrière. Le reste de ma famille en fait toujours partie, des membres de mon entourage proche aussi. Évidemment, j'aimerais que tout le monde ait sa part du gâteau, mais je ne suis pas pour autant désolé de ce que je gagne, je ne vais pas jouer au pauvre. Quand je vais me balader à Manchester avec mes enfants, je leur montre cet endroit où telle fille que je connaissais sniffait de la colle, la piste de béton pourri où je jouais au foot, tout ça... Je suis heureux de ne plus savoir ce que sont les problèmes d'argent. Bon, vu que je n'ai jamais vécu à Disneyland, j'ai aussi le droit à mon lot de merde. Comme tout le monde !
Avez-vous des regrets ? LG : Pas vraiment... et même si j'en avais, je n'irai jamais le dire. Le succès ne protège de rien, même s'il facilite aussi pas mal de trucs. On fait tous des erreurs, non ? L'alcool ne m'a jamais aidé non plus. Mais j'ai mûri. Récemment, j'ai traversé une mauvaise passe, après la fin de Beady Eye et pendant mon divorce. Il a fallu que j'affronte mon reflet dans le miroir. La vie est comme un long vol vers l'inconnu : tu montes à bord de l'avion, tu vas croiser des turbulences, mais tu restes convaincu que tu vas atterrir sans problème. C'est ce qu'il faut toujours se dire, sinon c'est l'angoisse permanente et le vol peut être très pénible.
On vous sait très touché par l'attentat qui a lieu le 22 mai dernier, lors du concert d'Ariana Grande à Manchester. Participer au concert hommage aux victimes était donc indispensable ? LG : J'ai été très honoré que l'on m'appelle pour chanter sur scène ce soir-là. Nous avions un concert en Allemagne, mais je l'ai avancé, j'ai pris un vol et voilà. Il n'y avait pas de question à se poser. Après un tel drame, il fallait être là, montrer aux gens que nous sommes concernés, que nous pensons à eux. C'est la moindre des choses, en tant qu'artiste.
En plus de vingt ans de carrière, comment voyez-vous l'évolution anxiogène du monde ? LG : C'est horrible. C'est pire qu'un mauvais trip. Il y a toujours quelque chose qui se passe quelque part et on en a ras le bol, vraiment. Parfois, on devient paranoïaque. L'autre jour, un gars de la sécurité m'a demandé un selfie et je l'ai envoyé bouler. Mes enfants m'ont engueulé en me disant que j'avais été dur avec lui. Le lendemain, tout penaud, je suis retourné le voir pour m'excuser et faire la photo, donc tout va bien... Mais sur le coup, cela m'a semblé inapproprié, il pouvait être n'importe qui et faire n'importe quoi. J'ai flippé et je ne pouvais que lui dire d'aller se faire foutre. Ça prouve que, de nos jours, le stress monte plus facilement. En plus, on ne peut plus rien commenter sur ces évènements qui nous bouffent la vie. Le moindre écart de langage et on se fait traiter de raciste ou de réac, on est insulté de toutes parts. Donc on se tait.
Prendre un garde du corps, vous y avez déjà pensé ? LG : Ah non ! J'affronte l'adversité, je ne me planque derrière personne. Et puis ces mecs-là, ils attirent encore plus les regards. Je préfère vivre la vie comme tout le monde ici bas.
D'après vous, la musique peut-elle sauver le monde ou, au moins, adoucir les mœurs ? LG : La musique a ce pouvoir de rassembler, oui. Mais John Lennon a été tué à cause de ceux qui pensaient qu'elle pouvait être un risque. Le problème, c'est la mélodie des politiciens, qui doit être proche du métal ou du hard rock... Je suis persuadé que les gouvernements écoutent ce genre de trucs. Plus sérieusement, la musique est primordiales, mais la chose la plus précieuse du monde entier, c'est la vie. Il faut la préserver. Il n'y a aucun intérêt à faire de la musique six pieds sous terre.
À propos de vie et de mort, croyez-vous en Dieu ? LG : Je ne crois pas en un mec ou une nana dans le ciel qui choisisse quelle direction doivent prendre nos misérables petites existences terrestres. Ça me semble bien trop compliqué à gérer. Mais j'ai une foi absolue dans l'humain, les chiens, les chats, les serpents, le vin, John Lennon, les clopes... et moi !
Votre voix a rarement été aussi efficace que sur cet album. Un régime spécial ? LG : En studio, j'assure toujours. Je suis comme un putain d'oiseau ! En tournée, si je ne fais pas attention à ce que je mange, ce que je bois, ça peut déconner. Mais c'est rare. Ce qui est certain avec As You Were, c'est que je suis plus relax, et ça s'entend. Je file le parfait amour avec Debbie, elle passe beaucoup de temps avec moi, mon manager aussi, alors tous les signaux sont au vert. À chaque jour suffit sa peine, je me méfie toujours du lendemain, mais avec l'âge, on apprend à profiter de la vie quand elle est de notre côté.
On vous sait très proche de vos enfants. Quelle musique leur faites-vous écouter ? LG : Les Beatles, parce que c'est ce que j'écoutais dès le berceau, les Rolling Stones, les Sex Pistols, les Who... Cependant, je préfère ne pas trop les orienter. Et ils peuvent d'ailleurs me surprendre ! Mon aîné est très intéressé par sa petite amie, mais aussi par Brigitte Fontaine, une chanteuse de chez vous... Je ne connaissais pas, et ça a été une bonne découverte. De toute façon, je les laisse faire. Du moment qu'ils respectent les Beatles...
CE sont toujours vos idoles ? LG : Évidemment ! John Lennon, pour moi, c'est Dieu. es Beatles étaient des sorciers. Et Paul McCartney, qui chante encore aujourd'hui trois heures d'affilée par concert en buvant seulement quelques gorgées d'eau, c'est à se demander comment il fait. Les Stones c'est pareil, ils enchaînent pendant deux heures, deux heures et demie... Moi, je suis incapable de faire ça. Une heure, maximum une heure et demie. C'est mon côté punk : ne jamais jouer trop longtemps.
On sait que vous êtes toujours amateur de football. Adulte, vous restez donc aussi fidèle à vos passions que lorsque vous étiez adolescent ? LG : Oui, sans aucun doute. Le rock a sauvé ma vie, alors je lui suis et lui serai éternellement reconnaissant. Ses anges m'auront toujours à leurs côtés et je ne leur tournerai jamais le dos. Je ne ferai pas de la dance ou d'autre trucs comme ça, que d'autre font, parfois très bien, mais moi... Hors de question. Fidèle aux racines, toujours.
Que souhaitez-vous de mieux à cet album ? LG : Que les gens l'apprécient, mais surtout qu'ils aient le sentiment que As You Were leur apporte quelque chose de plus dans leur quotidien. Qu'ils passent du temps avec. Nous sommes tous trop pressés pour éteindre la télé, prendre un verre, se plonger dans plusieurs chansons d'affilée... Il faut écouter la musique sur des vinyles, pas sur l'iPod, c'est trop froid. Le rituel, c'est important. Et j'adore regarder les pochettes de mes disques préférés, elles c-racontent toute une histoire.
La votre est d'ailleurs signée Hedi Slimane. Pourquoi ? LG : Je voulais du noir et blanc, on m'a dit que c'était mieux que ce soit un portrait, mon seul visage... Donc Hedi était tout désigné. On m'avais aussi dit qu'il ne parlait pas beaucoup, alors j'ai fait attention à ne pas trop jurer devant lui. Heureusement, il a compris ce que je disais et, au bout de quelques minutes, on bavassait comme de vieux copains. Ce qui nous a réunit, c'est notre passion pour le rock. J'aime beaucoup Hedi, vraiment.
Quel est votre rapport avec vos fans ? LG : Étant moi-même un fan, celui de John Lennon, je considère mes admirateurs comme des être humains normaux. Je ne me sens pas supérieur, au contraire ! Je leur suis plutôt reconnaissant de leur amour et de leur assiduité à mon égard. Il faut avouer que je n'ai pas été facile à suivre, même si je suis resté fidèle à moi-même au fil des années... Donc, respect à mes fans ! Faut surtout leur accorder le fait d'avoir reconnu que le rock'n'roll a changé depuis l'apparition de Oasis, et pour le meilleur.
À quoi ressemble le quotidien de Liam Gallagher ? LG : Quoi qu'il arrive, je me lève à 6 heure et je vais courir. J'essaie de rester en forme, c'est important si on ne veut pas décrépir plus vite que prévu. Puis, j'emmène les enfants à l'école. Je reviens, je prends tranquille mon petit déjeuner, je vais marcher, roucouler avec Debbie, je m'occupe de ma marque Pretty Green...
Votre marque fait désormais partie du paysage du prêt à porter anglais aujourd'hui. LG: Oui, c'est pas mal. Ce n'est pas parfait, il y a toujours des aspect à fignoler dans ce genre de business. On apprend sur le tas. Pretty Green est un projet qui me change les idées et qui est hyperpositif, puisque le public semble beaucoup l'apprécier. Surtout les plus jeunes, qui adorent les parkas. Elles sont très sympas je dois dire...
Vous souvenez-vous de votre dernier rêve ? LG : Oh oui ! Bon sang, j'étais à nouveau dans un groupe avec Noel ! Et je jouais du tambourin avec ses putains de High Flying Birds. Quel putain de cauchemar ! Je me suis réveillé en sueur...
Mais si vous deviez reformer Oasis, vous le feriez, n'est-ce pas ? LG : Évidemment ! C'est l'une des meilleurs choses qui me soit arrivée et qui soit arrivée au rock'n'roll. Nos fans ne rêvent que de ça, je les comprends et je les approuve. On était au sommet, rien n'a pu nous égaler.
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